Point de Vue du Formateur
La merveilleuse magie du corps biologique, véhicule du corps que l'on est, de toutes ses mémoires et contenu émotionnel.
Revenons à la carnation, car nous sommes avant tout matière.
Soyons conscient que l'intelligence du corps fait le travail sans qu'on le conscientise et encore moins sans appeler des guides ou autres entités invisibles, pour nous guider dans les accompagnements psychocorporels avec l'outil du toucher, de la méditation guidée, de la respiration, des sons etc.
Après c'est tellement plus facile de ne pas étudier la question et donner la valeur du soin à quelque chose de magique et divinatoire.
Ce qui est plus grand que nous est que notre corps a toutes ses ressources pour communiquer seul avec les autres êtres humains, et mettre en place la juste intelligence pour que notre main soit guidée par ce ressenti inconscient et se pose là où le besoin est.
Et sans vouloir donner et surtout...sans vouloir prendre (sauveur), cela se fait, l'intelligence du corps agit seule.
Croire que l'on donne, ou vouloir prendre de l'autre son mal, ou autre, c'est d'une part une prise de pouvoir, et d'autre part on canalise dans le cerveau une volonté de résultats.
Liée à la peur de l'échec et à un besoin de nourrir notre ego : je t'ai guéri ou je t'ai pris ton mal, je t'ai détendu.
Stop à la prise de pouvoir..
Activer ce mode met en mouvement des zones du cerveau qui activent la partie connaissance, protocole, qui demandent de l'aide au cerveau reptilien et qui génèrent un stress .
Et c'est cela que nous pouvons transmettre au patient, client, consultant,...
Et c'est aussi pour cela que le praticien peut se sentir mal après un soin ou se prendre « une décharge ».
Ne rien vouloir, pour mieux dire, juste être dans une grande qualité de présence, va plutôt activer dans le cerveau des zones de la créativité et ainsi le corps bouge dans une juste intuition aux besoins du corps du patient.
Les fascias contribuent à cette communication.
Mais c'est tellement plus rassurant pour notre système de mémoire et de besoin d'obtenir du résultat et nourrir notre ego, de se tenir un protocole et de parfaitement exécuter chaque geste dans l'ordre et le timing appris.
Merci à notre cerveau limbique d'avoir emmagasiné ces dizaines, centaines voir plusieurs milliers d'informations.
Mais notre partie créative du cerveau, artistique et intuitif se met en mouvement lorsqu'on lâche le « vouloir faire », même on peut dire « vouloir bien faire ».
Pour reprendre encore les paroles d'une de mes enseignantes en accompagnement psychocorporel, nous ne sommes pas des « faire vivant » mais des « être vivant ».
Nous sommes faits de chair, muscles et os, et nous sommes vivants dans ce corps.
Et cette vie en mouvement à l'intérieur de ce corps biologique est conçue pour rentrer en communication avec autrui, par la communication merveilleuse du toucher.
Toucher par des mots, par des sons et vibrations, par des regards, toucher également par des intentions, toucher par des mains et des corps.
Cela me fait écho à ce merveilleux reportage « la force du toucher » passé sur la chaîne Arte il y a quelques années, où les scientifiques ont découvert des capteurs de l'intention sous notre peau. Capteurs capables de manière immédiate de détecter l'intention de la personne qui nous touche.
Nous avons tous déjà eu recours à ces capteurs de manière inconsciente.
En effet c'est lorsque quelqu'un nous touche et que nous ressentons immédiatement un sentiment désagréable, ou au contraire, un sentiment neutre ou alors apaisant ou sécurisant.
Faisons confiance à cette merveilleuse machine qu'est notre corps.
De ce fait, Accompagner dans la pleine conscience et attention, c'est apprendre le protocole pour s'en défaire et se laisser aller au subtil de cette magie du corps.
Nous avons tous ce don de sentir, et ressentir.
Le tout est de se faire confiance et lâcher toutes ces projections que nous portons sur l'autre, en occurrence, celui que l'on touche.
Parfois, nous allons rentrer dans un accompagnement, en pensant être complètement décentré, fatigué. Et là, c'est à ce moment qu'il va se passer un mouvement incroyable chez la personne accompagnée.
La magie du corps aura opéré seule, au-delà de nous et de nos idées préconçues.
D'autres moments nous allons avoir le sentiment d'avoir fait un « beau massage » car nous étions en forme physique et mentale, et avons exécuté une jolie chorégraphie autour de la personne accompagnée.
Et là, dans son ressenti, il est fort possible que son retour soit juste « je me sens bien » car son corps biologique a été massé suivant un joli protocole, parfaitement bien timé et exécuté. Mais qu'en est il vraiment de son état d être ???
Exécuter un parfait protocole, permet de respecter la symétrie et la biologie du corps. Notre volonté de résultats est satisfaite et notre part d'ego rassurée.
Et quelques fois, il y a un match entre le protocole et le corps que le client a, et le corps qu'il est.
Lacher le timing, le protocole, la parfaite exécution de chaque geste permet à toutes nos cellules de se mettre en lien naturellement avec celles de notre client. Et là, il y a forte chance que quasiment à chaque séance la personne se sente vivante dans le corps qu'elle est, en étant touchée dans ce corps qu'elle a.
Partage d'un texte emprunté à un de mes Formateur & collaborateur Kinésithérapeute
B.Labruyere :
